Vuitton, Hermès, Prada vacillent face au Dupe, contrefaçon qui ne dit pas son nom
LaMinuteRIches se penche sur un phénomène qui prend de l'ampleur : la Dupemania (imitations de produits de luxe). Mais attention! Avoir l'illusion d'être Riche peut parfois conduire devant la justice!
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Encore une tentative d’agression contre un investisseur en Cryptomonnaies, repéré sur les réseaux sociaux. Ces derniers mois, plusieurs personnes, dont, la fille et le petit-fils du PDG de la startup Paymium avaient déjà été menacés.
Sept prix Nobel d'économie (Acemoglu, Simon, Duflo, Banerjee, Johnson, Akerlof et Stiglitz) soutiennent la taxe ultra-riches française (rejetée par le Parlement). Ils rappellent que les milliardaires mondiaux possèdent l'équivalent de 14% du PIB mondial, mais qu’en France, c’est “30% du PIB hexagonal”…
Notre confrère Medicités se penche sur la richesse de Jean-Michel Aulas (estimé 450 M€). Or, le fondateur de Cegid et ancien président de l'OL devrait se lancer dans la course aux Municipales de 2026. Il a déjà pris le contrôle du micro-parti (et de la trésorerie) de l'ex-baron local, Gérard Colomb, décédé en 2023.
Vuitton, Hermès, Prada vacillent face au Dupe, une contrefaçon qui ne dit pas son nom…
Ce sac, imitation en simili-cuir du sac Birkin d’Hermès était vendu 78 dollars par Walmart, 100 fois moins cher que son original, dont il s’inspirait…. “fortement”.
Il portait une veste Louis Vuitton. Mais ça n’en était pas une. Le 3 juillet dernier, au tribunal de Caen, un homme de 37 ans a écopé de trois mois de prison avec sursis pour avoir exhibé fièrement une contrefaçon. Verdict et facture pour lui : sa veste saisie, 400 € à verser à Vuitton (partie civile) et 254 € de frais de justice. Tout ça pour ce qu’il prétendait être un cadeau d’une « connaissance » venue de Turquie. A l’audience, l’homme disait ignorer que la détention de faux était illégale. Probable qu’il ignore aussi le business qui est derrière.
Parce que cet épisode n’est que la façade d’un empire parallèle : celui de la contrefaçon de luxe. Louis Vuitton représente à lui seul 32,8 % des faux repérés par l’entreprise Entrupy, fournisseur de technologie d’authentification basée sur l’IA, devant Prada (14 %) et Gucci, Chanel… Et le phénomène ne ralentit pas : le faux, c’est désormais 460 milliards de dollars de chiffre d’affaires, soit 2,5 % du commerce mondial. Et c’est un phénomène qui touche désormais majoritairement la Génération Z . Une étude de Business Insider montre que 7 sondés sur 10, dans cette génération, avouaient acheter parfois ou très régulièrement des imitations. Or cette GenZ devrait peser 30% des achats de luxe d'ici 2030.
18% des fausses baskets sont des Jordan. Et 10% des baskets proposées à la vente sont des fausses, selon le dernier rapport de la société Entrupy.
Des “Dupes” qui ne dupent personne
Sur TikTok, le hashtag #dupe — version politiquement correcte de « contrefaçon » — cumule plus de 6 milliards de vues. En Chine, #pingti, son pendant, enregistre des dizaines de millions de publications. Et les mastodontes creusent le sillon : Walmart vend des sacs à 78 $ qui défient la Birkin d’Hermès… à 12 000 € !
Comparaison n’est pas raison, dit le proverbe. Là, les experts eux-mêmes ont de plus en plus de mal à détecter les vrais des faux. Même les certificats d(authenticité, dont les marques croyaient qu’ils seraient le réponse ultime à la contrefaçon, sont désormais détournés…
Un faux certificat n'est bientôt plus un exploit
Dernière tactique en date : les faussaires proposent des « cadeaux VIP » des maisons de luxe — avec certificats d’authenticité bidon. Selon Glitz, ces faux VIP fournissent une aura officielle aux contrefaçons, vendues à prix fort avec papier à l’appui . Et il faut dire que ces faux certificats sont convaincants : papier soigné, QR codes, logos imitant l’hologramme de sécurité — souvent à la limite du détectable
La nuance est subtile mais cruciale : acheter un produit « direct usine » est légal. Mais détenir une contrefaçon, non. Et les producteurs chinois — freinés par les tarifs douaniers US — ont pivoté vers ce créneau pour écouler leur production dont les débouchés se sont réduits. Ils ont investi les réseaux sociaux, avec des petits colis expédiés en direct, du « shipping » au rabais, souvent boosté par un code promo.
Pour comparer, il faut pouvoir avoir l’authentique à coté. Ce n’est pas toujours le cas. Et la vente sur Internet permet d’encore mieux dissimuler les subtiles différences des faux produits.
Les exemples s’accumulent : une montre Rolex « replica » à 500 €, une valise Vuitton copiée à 450 €, une veste Moncler ou Supreme vendue entre 80 et 180 €. À comparer avec les 8 000 € d’un modèle Moncler original, ou les 12 000 € du sac Birkin dont on parlait plus haut. Et 26 % des Britanniques, 40 % des Américains achètent sur Shein ou Temu, réputées pour héberger des contrefaçons .
En France aussi…
Walmart n’est pas le seul à être rentré dans la danse ; Carrefour s’est déjà fait condamner en Chine pour avoir vendu des faux sacs Vuitton à 6 $ pièce. Et en France, un vendeur de Saint-Étienne s’est vu infliger 500 000 € d’amende pour revente de faux Vuitton, Dior, Burberry… sur Facebook et Snapchat. Et la marque de chaussures Jonak s’est fait rappeler à l’ordre fin 2024 pour s’être un peu trop inspirée d’un modèle Chanel.
Mais ujourd’hui, la contrefaçopn est un business globalisé, porté par des usines en Chine (80 % de la contrefaçon mondiale d’après l’OCDE), puis revendu via TikTok, Telegram, petites annonces et petites boîtes postales. Le tout pour éviter à la fois les droits de douane, la TVA et le regard des autorités grâce aux paquets “riquiquis”, qui passent sous les radars.
Il y a quelques mois, la marque française Jonak s’est fait condamner à 180 000 euros d’amendes pour avoir un peu trop copié la Slingback de Chanel
Mais derrière ces prix cassés se tapissent des réseaux mafieux, le travail forcé, le non-respect des droits du travail, sans aucune traçabilité ni garantie de sécurité des produits. La contrefaçon vulgaire et dangereuse dévalue les créations originales, en mine le prestige, et fragilise les artisans et designers — même Vuitton est allé jusqu’à condamner Google en 2006 pour avoir laissé associer son nom à des contrefaçons via les liens sponsorisés. La marque adopte depuis une politique « tolérance zéro », traquant copieurs et revendeurs sur tous les fronts.
Alors oui, le client tente parfois de faire illusion — « tu peux faire semblant d’avoir un Gucci », lit-on sur Reddit — mais ce n’est que la partie visible d’un iceberg criminel. Mais avec l’affaire de Caen, la justice française rappelle aujourd’hui que la détention vaut délit. Cette condamnation de consommateur, aussi modeste soit-elle, fait office d’exemple : la prochaine veste sera attendue au tournant! Alors qu’on applaudit l’authentique à prix plein, on ferme les yeux sur le faux à moitié prix… en oubliant que derrière l’étiquette, le prix à payer (du chiffre d’affaires, des taxes et des emplois en moins) est bien lourd.