Richard Mille, le petit horloger Françis multimilliardaire
Une récente réévaluation de la valorisation du plus grand succès de l'horlogerie des 20 dernières années propulse la fortune du Français et en fait un nouveau multimilliardaire...
Après cette Newsletter, vous ne regarderez plus jamais votre poignet de la même façon. Parce qu’on va vous parler … montres, toquantes et garde-temps. Et pas les moindres : les plus chères au monde, celles conçues par un petit Français connu des milliardaires du monde entier, Richard Mille. Avec son regard farceur et son accent du sud, le Français est l’inventeur de l’ultrahaut de gamme horloger.
Richard Mille, heureux actionnaire à l’heure de la retraite
Des prix outrageusement élevés
Ses modèles, dès le départ, ont été vendus plus chers que les montres les plus chères qui étaient alors produites. Et ca a tout de suite accroché : lancée en 2001, la marque faisait, dix ans plus tard, « déjà 100 millions de revenus avec une seule collection » s’émerveille dans le dernier numéro du magazine Bilan (excellente édition dédiée aux 300 grandes fortunes de Suisse), Jean-Christophe Teigner, directeur des programmes marketing du luxe à l’école CREA Genève.
Un des modèles iconiques de la marque
Une des 8 marques Milliardaires de l’horlogerie
Aujourd’hui, le Français a hissé sa marque dans le peloton de tête. Elle fait partie du club très fermé des « milliardaires », les marques dont le chiffre d'affaires dépassant le milliard : Rolex, Cartier, Patek Philippe, Audemars Piguet, Omega, Longines, Richard Mille et, fermant la marche avec 1,14 milliard d’euros, la vénérable (269 ans au compteur) marque suisse Vacheron Constantin. La société Richard Mille, elle, n’a même pas 25 ans mais fait déjà 1,61 milliard d'euros de ventes, portée par le succès de ses modèles uniques et outrageusement chers. Comme la RM 65-01 Automatic Split-Seconds Chronograph McLaren W1, sortie pour célébrer le lancement (à 399 exemplaires, tous pré-vendus) de la supercar McLaren W1 à 2 millions l’exemplaire. Ou comme sa dernière-née, la RM UP-01 Ferrari, adoptée, entre autres, par Pharrell Williams. Il faut dire qu’il faut au moins être riche comme le producteur-chanteur américain pour accéder à ces modèles : la UP-01 a été chronométrée à 2 millions d’euros.
La qualité des modèles, mais aussi leur rareté, fait le prix. Neuf ou d’occasion. Lors de sa vente de Genève en novembre dernier, Antiquorum, la plus ancienne maison de vente aux enchères spécialisée, présentait, par exemple une RM UP-01 Ferrari, ultraplate (seulement 1,75 mm d'épaisseur) en titane et édition limitée à 150 pièces à plus de 1 million d'euros. Compte tenu des marges des distributeurs, ce qui remonte à la société-mère reste très généreux : plus de 350 millions d’euros, pour une marge nette de 34%. Un niveau à rendre jaloux les Hermès, les Chanel et les LVMH, dont les branche horlogerie sont nettement moins profitables.
Une évaluation stratosphérique
A combien pourrait-on estimer la marque ? Pour Jean-Philippe Bertschy, directeur de l’analyse biens de consommation et luxe à la banque Vontobel, ce parcours « sans précédent dans l’histoire de l’horlogerie.» valorise RM « entre 10 et 12 milliards de francs suisses. » Ce qui fait 9 à 11 milliards d’euros.
C’est un joli saut de valorisation, par rapport aux évaluations qui circulaient jusqu’alors (autour de 2 milliards d’euros). Et cela pourrait tenter le Français, qui a entre 30 et 50% du capital (le reste est aux mains de ses partenaires-actionnaires, la famille Guenat et, pour 10%, Audemars Piguet) et qui a pris un peu de distance (il est officiellement retraité) avec son bébé. Cela conviendrait peut-être moins à ses enfants, Alexandre et Amanda Mille, qui ont progressivement pris les rènes de la fusée Richard Mille, avec les enfants de Dominique Guenat, Cécile et Maxime…
Très intéressant merci pour le partage!