Pourquoi le nouveau patron de Bic, Edouard Bich, doit redresser l'empire familial...
Il a bonne mine, Edouard, quatrième Bich à diriger le célèbre groupe coté! Mais de lui et de sa capacité à relancer une mécanique rouillée va désormais dépendre une fortune familiale malmenée...
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Entendu par les Sénateurs lors d’une audition de la commission des finances, le PDG de LVMH a déclaré : « ce qu’il y a de mieux dans Le Monde, c’est les mots croisés ». Une pierre dans le camp de son gendre, Xavier Niel, patron de Free, multimilliardaire mais aussi… copropriétaire du quotidien
Jacquemus n’est plus milliardaire, comme nous l’affirmions l’an dernier! Lors d’une opération interne, le groupe a été estimé “seulement” 700 M€. Explication? Entretemps, le chiffre d’affaire de la maison de mode a fortement baissé (et comme il s’agit d’une transaction interne, personne n’a voulu forcer la note…).
La famille Massa, qui avait vendu son empire de plus de 130 ateliers de pneus il y a 20 ans, met en vente son domaine varois -25 ha de vignoble bio et un château à transformer en hôtel de luxe (avec permis déjà accordé). Sylvain Massa, son propriétaire en espère environ 50 M€ selon notre confrère CFNEWSIMMO.
Un nouveau Bich pour réécrire l’incroyable saga de… Bic!
Quatrième Bich à la tête de Bic, le nouveau venu, qui connait bien le groupe dans lequel il travaille depuis 2006, devra relancer une machine qui ces dernières années a patiné, au grand détriment de la fortune familiale qui, comme le cours de bourse, a fondu de moitié en 10 ans...
Aujourd'hui, on s'attaque à un géant du quotidien, une marque qu'on connaît tous : Bic ! Avec une grosse actu : l’arrivée à la tête du groupe de la quatrième génération de la famille fondatrice. Un Bich reprend les rênes de Bic !
Alors, il s’appelle Edouard. Edouard Bich, et il est le petit-fils du fondateur. Il vient d'être nommé président du conseil d'administration. Gonzalve Bich, l'ancien grand manitou, reste directeur général jusqu’à l’arrivée de son successeur, et Edouard reprend le flambeau. Son parcours est impeccable et il est tombé dedans (dans la "marmite Bic", comme il dit) quand il était petit! Diplômé de la très chic Wharton School américaine, il est passé par le département Finance de Procter & Gamble pendant 8 ans, avant d’intégrer le Conseil d’Administration de Société M.B.D, la holding de la famille Bich, puis le groupe Bic depuis 2006. Avec lui, la famille, qui détient toujours 48% du capital, reste donc aux manettes pour redresser la barre et… poursuivre l’incroyable saga du stylo Bic.
100 milliards de stylos Bic vendus!
Venu d’Italie, Marcel Bich avait obtenu le titre de “baron” que seul l’ainé de ses onze enfants a pu conserver…
Car elle est vraiment incroyable, cette saga du groupe Bic. Allez! On repart du début et on fait un petit flasback jusqu’en… 1944. Cette année-là, la France vient d’être libérée. Et un gars, Marcel Bich, s’associe avec un ami, Edouard Buffard, pour lancer PPA. Ca veut dire « Porte-plumes, portemines et accessoires » (tout un programme). Jusque-là, rien d’extraordinaire : la société vend des pièces détachées pour stylos-plume! Sauf qu’ils vont tomber, un peu par hasard, sur le brevet d’un certain László Biró : un stylo qui écrit sans baver, grâce à une bille. Ce Hongrois ne profitera pas beaucoup de la vente de son brevet et il mourra quelques années plus tard en Argentine. Fun fact : sa date de naissance, le 29 septembre, est devenue là-bas le « jour des inventeurs », ça ne s’invente pas.
L’ingénieux Laslo Biro n’avait pas qu’une bille en tête. Il a aussi inventé une transmission automatique utilisée des années plus tard par les locomotives.
Un stylo a… un centime d’euro
Mais revenons à nos crayons… En 1950, l’entreprise, grâce à ce brevet, lance le Bic Cristal, un stylo venu 50 centimes d’alors. On a vérifié : ça correspond à environ 1 centime d’euro aujourd’hui! Bon marché, on n’a plus à le remplir et on le jette quand il n’y a plus d’encre. En France, le Bic ne sera autorisé à l’école qu’à partir de 1965. Mais dans le monde entier, c’est la révolution : Bic en a vendu à ce jour plus de 100 MILLIARDS d’unités ! En 2001, il atteindra même la consécration en entrant dans la collection permanente du fameux MoMa, le Musée d’art moderne de New York. Simple, fiable, pas cher ; avec ces trois commandements en tête, Bic va lancer bien d’autres accessoires jetables, comme les rasoirs et les briquets… Et à chaque fois, C’est le carton.
Life is a Bich…
La vie était belle pour Bic… jusqu’en 2015. Depuis, la capitalisation a été divisée par deux (la fortune familiale aussi). L’enjeu de ce quatrième patron familial sera donc de redonner des couleurs à un parcours boursier devenu assez terne ces dernières années (graphique fourni par Zonebourse)…
Mais aujourd’hui, on est en 2025. Et c’est plus aussi simple... Il y a une concurrence féroce, des droits de douane partout, des habitudes de consommation qui changent et de nouvelles contraintes pour les objets jetables. Au point que Bic a du revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour 2025. Et on voit bien que la machine ne tourne plus aussi rond qu’avant : le cours de l’action Bic a subi les aléas de ces changements et sur 10 ans, le titre a perdu la moitié de sa valeur. La fortune de la famille Bich, elle, a suivi, et est passée entre 2015 et maintenant de 3 à… 1,4 milliard d’euros. Ouch!
C’est sur cette chose rose et un peu piquante, la Tangle Teezer, que repose désormais tous les espoirs de la célèbre marque. De quoi se faire quelques cheveux!
Alors, ohé, les Bic, faut vous bouger un peu ! Et c’est pour ca qu’il est là, le quatrième Bich, c’est pour faire des étincelles, comme un briquet de la marque. Après les stylos, les rasoirs et les briquets, le gros pari de Bic aujourd’hui, c’est Tangle Teezer, sa marque de brosses à cheveux, qui répond parfaitement à l'ADN de la marque : simple, efficace, pas cher. Est-ce que ca suffira ? Il faudra aussi, je crois, une dose du talent d’Edouard Bic pour remonter la pente…
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui sur la saga Bic, sa nouvelle gouvernance et ses enjeux ! N'hésitez pas à partager, commenter, et à vous abonner pour vous enrichir avec des nouvelles histoires de Grandes fortunes !
Il a de la pression dans le tube, Édouard ! 💥
Un nom prédestiné pour écrire une nouvelle page (en bleu, évidemment) de l’histoire familiale.
A notre époque, des objets jetables, ça devrait juste...disparaitre. Au niveau du rasoir, un bon rasoir en métal, avec juste la lame à jeter, c'est top. Et les bics sont devenus effaçables avec la marque Frixion, et on jette juste le tube à encre. Franchement, pour se renouveler, il faut aussi pivoter de modèle...