Pourquoi Amancio Ortega, le milliardaire espagnol de Zara, plus riche que Bernard Arnault, s'offre un hôtel à Paris ?
Son enseigne Zara fête ses 50 ans. Mais on connait moins l'empire immobilier de cette seconde fortune européenne (derrière les Dumas, mais devant Bernard Arnault) notamment à Paris...
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La famille Pinault (fort. est. 15 Md€) aurait enfin tranché : la DGA de Kering, Francesca Bellettini, ira diriger Gucci. Une façon de laisser le champ libre à l’ex-Renault Luca de Meo qui prendra la tête du groupe à la rentrée.
Selon l’informé, Bernard Arnault a reçu 18 Md€ de dividendes depuis 2013 sans (quasiment) payer d’impôts grâce à des montages savants à base de holdings échappant à toute taxation.
La famille Machefert (dont LMR a déjà parlé) a fait valider par la justice son plan de continuation, en échange de la cession de trois d'hôtels et d’un financement de Bain Capital… à 14 %. Le passif est estimé 135 M€ pour 400 M€ d’actifs.
Pourquoi Amancio Ortega, le milliardaire espagnol de Zara, plus riche que Bernard Arnault, s'offre un hôtel à Paris ?
Méfiez-vous de ce petit pépère tranquille que vous pourriez croiser sans le reconnaitre : à 89 ans, Amancio Ortega est un des 10 plus riches du monde. Sa fortune dépasse même celle d’un autre vendeur de fringues, Bernard Arnault.
C’est un hôtel chargé d’histoire, à deux pas de l’Opéra, que vient de s’offrir un certain Amancio Ortega. Le Banke Hôtel, bâtiment historique devenu siège de banque, a connu l’empire : au XVIIIème, il a été l’Hôtel de la Reine Hortense, épouse de Louis Bonaparte. Il a vu naître Napoléon III, puis a été reconstruit au XIX, avec le concours de l’atelier de Gustave Eiffel, avant d’être reconverti, il y a quelques années, en palace ethno-chic, géré par le groupe Derby. Un lieu où l’on vient autant pour boire un gin d’exception que pour méditer devant de l’art papou ou des parures chamaniques de Côte d’Ivoire, exposées dans les couloirs. Un lieu romanesque aussi avec ses centaines de coffres-forts dont beaucoup sont encore fermés… On se croirait dans un épisode de Lupin!
A cette adresse est né le futur Napoléon III, transformé en hôtel 5 étoiles, ethno-chic et géré par le groupe Derby, spécialiste des boutique-hôtels.
Un million d’euros la chambre
Cette adresse luxueuse de 90 chambres était jusqu’alors dans le giron Marriott, et a été acquise, nous apprend CFNEWSIMMO, pour près d’une centaine de millions d’euros. Oui, vous avez bien lu, presque un million la chambre! Alors, pourquoi cet achat maintenant ?
Peut-être pour célébrer à sa manière les 50 ans de son bébé Zara. Ou pour marquer son territoire en plein fief de la mode. Paris, capitale d’un luxe que son empire a dynamité à coups de jupes à 39 euros et de robes très inspirées des podiums. Avec Zara, Ortega n’a pas copié la mode, il l’a accélérée.
Le plus riche Espagnol au monde…
Surtout, derrière cet achat, il y a ce nouveau propriétaire que peu de Parisiens connaissent. Et pourtant… ce monsieur de 89 ans est aujourd’hui plus riche que Bernard Arnault, puisqu’il s’agit de Amancio Ortega. Cet Espagnol discret au look de modeste grand-père, pèse cette année quelque 118 milliards de dollars, selon Forbes. Soit trois milliards de plus que le boss de LVMH. Pas de yachts tapageurs, pas de déclarations grandiloquentes, pas d’accolades avec Donald Trump. Lui, c’est l’homme de l’ombre. Mais l’ombre d’un géant.
En cinquante ans, cet Espagnol a fait de son groupe un empire, forte de 7500boutiqus et des 38 milliards d’euros de chiffre d’affaires, et qui ne souffre pas de la conjoncture difficile que traverse le textile européen…
Un demi-siècle de succès
Cela fait tout juste cinquante ans qu’il a fondé Zara à La Corogne. Cinquante ans qu’il fait trembler la mode avec son business-model : produire vite, livrer vite, vendre vite. Et recommencer. Dans son groupe, on est passé de deux collections par an, on est passé à deux livraisons par semaine. Et d’une boutique à La Corogne à 7 500 magasins dans 90 pays. Le titan Inditex, c’est désormais 38 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an. Et quand d'autres (Jennyfer, Etam…) vacillent, lui prospère. Même en France, où Zara reste l’enseigne de mode préférée des clients.
Moderne, ouvert, tendance, l’univers Zara fait mouche partout où il s’installe, comme ici à Bruxelles…
Béton ou coton?
Mais voilà, le pionnier de la fast-fashion n’est pas qu’un roi du coton. Ortega a transformé ses dividendes en pierre. Littéralement. Avec sa société Pontegadea, il a acquis plus de 120 propriétés réparties dans 13 pays, valorisées autour de 20 milliards d’euros : des gratte-ciel, des centres commerciaux, des hôtels et quelques icones comme la tour Cepsa à Madrid, le siège de Tiffany & Co. à San Francisco, ou encore l’Adelphi à Londres.
Fast-Immobiler
Son secret? Lui qui échappe en France à la loi contre la Fast-Fashion, lui qui renouvelle ses gammes de vêtements plusieurs fois par saison, il a inventé la fast transaction immobilier. Il dégaine vite, il dégaine fort et il dégaine cash. Irrésistible/ Ca lui permet d’acheter plus vite que vous ne remplacez votre jean troué… Cette année, par exemple, il a déjà acquis un immeuble d’appartements à Fort Lauderdale, en Floride, pour environ 165 millions d’euros et un immeuble de bureaux à Barcelone pour 250 millions d’euros.
A travers son holding, Amancio Ortega a acheté il y a quelques mois cet immeuble de 46 étages à Fort Lauderdale, en Floride, pour environ 165 millions d’euros. Il offre 259 appartements de luxe.
On le disait hors-jeu, trop vieux, trop fast. Il répond avec des chiffres record, des campagnes signées Steven Meisel et des magasins qui virent à la galerie d’art. Il n’a pas besoin de parler – ses bilans, eux, crient victoire. Alors Bernard, si tu nous entends, fais de la place. L’Espagne ne se contente plus d’envoyer ses touristes à Paris, elle rivalise désormais en richesse avec les stars du luxe à la Française… et achète ses plus beaux hôtels.