Olivier Schiller, le "dentiste" milliardaire
Le fournisseur de produits dentaires Septodont rachète un concurrent espagnol Inibsa. Ce qui booste au passage la fortune de son patron, qui rejoint le club des 150 "milliardaires" français...
Septodont vient de racheter Inibsa, un concurrent catalan. Ecoutez-bien : ce fabricant espagnol d’anesthésiques dentaires, qui réalise 76 millions d'euros de chiffre d'affaires (et 17,6 millions d'Ebitda tout de même), a été valorisé dans l'opération... 250 millions d'euros. Soit plus de 3 fois son chiffre d’affaires!
Olivier Schiller, lors d’un Talk sur la chaine du Figaro, en 2023
Alors, maintenant, sortez vos calculettes. Le problème est le suivant : dans ces conditions, quelle est la valeur de Septodont, qui fabrique des produits très proches, et qui réalise, non plus 76, mais 400 millions d'euros de chiffre d'affaires?
Plus de Un milliard
La réponse est à aller chercher bien au-delà du milliard d'euros. Ce qui fait de son patron, Olivier Schiller, troisième génération de la famille fondatrice (et propriétaire à 100% du capital), un plus que milliardaire. Cela le propulse aussi au classement des plus riches français. Lui qui était dans les trois cents premiers serait donc plutôt dans les 150 premières fortunes de France, avec un patrimoine proche de 1,1 milliard d'euros.
L'opération espagnole, détaillée par le site Cfnews.com, consiste en un rachat d'Inibsa par l'alliance de deux ETI (entreprise de taille intermédiaire) françaises. Ca aussi c'est une première. Septodont s'est en effet associée à Actéon, une autre ETI, détenue par d'autres milliardaires, les familles Dentressangle et Peugeot : la première a pris 51%, la seconde 49%. Actéon est un concurrent et un allié de Septodont : elle fabrique des produits dentaires mais aussi des dispositifs médicaux. Et réalise plus de 200 millions d'euros de chiffre d’affaires.
Une création en 1932
Quel chemin parcouru pour le petit-fils de Nestor et Annie, qui avaient créé Septodont en 1932 dans leur appartement au coeur de Paris pour proposer, expliquait récemment dans les Echos, le PDG du groupe, Olivier Schiller "des produits prêts à l'emploi aux dentistes, à l'époque contraints de fabriquer leurs matériels dans l'arrière-cour de leur cabinet ».
Nestor et Annie Schiller dans les années 30, après la création de leur société…
Ce Centrale Lille, passé par HEC, après quelques années chez Arthur Andersen (devenu Accenture) et président de ce groupe de 2200 personnes depuis 2012, lui a fait faire un bond de géant en rachetant, en 2021, le portefeuille de produits dentaires de Sanofi. L'an dernier, il est aussi monté au capital de son distributeur chinois, MedTech, un marché en plein boom. Avec tout cela, il pourrait être en avance sur le calendrier qu'il s'est lui-même fixé : atteindre le milliard de chiffre d'affaires d'ici 2032. Pour le milliard de fortune, c’est déjà fait!