L'épopée des Partouche, du karting aux casinos
"Le meilleur moyen de gagner au casino, c'est d'en acheter un !" Avec Isidore Partouche (fortune 140 M€) disparait un pionnier des casinos. Sa famille en possède 44... mais pas que!
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On a été les premiers, à LMR, à vous dire que les Signoles, propriétaires de Goyard, le fameux maroquinier (surnommé mini-Hermès par le secteur), étaient sans doute milliardaires. Preuve à l’appui aujourd’hui avec les dividendes qu’ils se sont servis : près d’un demi-milliard d’euros!
Le galeriste Emmanuel Perrotin (CA 140 M€), finalise un LBO, initié il y a deux ans, selon le site CFNews, avec le fonds Colony, qui prend 60%.
Les Oddo, qui dirigent la banque du même nom, sont aussi viticulteurs avec leurs six domaines en l’Afrique du Sud, Sicile, Sancerre et Provence. Ils ont aussi des forêts et de l’énergie
Un empire bâti à partir d’une piste de… Karting
Isidore Partouche, fondateur du groupe du même nom
Imaginez… On est en 1962, et vous venez de quitter l’Algérie, comme des milliers d’autres rapatriés. Vous débarquez en France pour refaire votre vie, mais pas au soleil... Vous posez vos valises au bord de la mer du Nord, et plus précisément au Touquet.
C’est exactement ce qu’a fait Isidore Partouche, le fondateur du groupe du même nom, né en 1930 en Algérie, et qui vient de s’éteindre en cette fin avril 2025. Son nom ne vous dit peut-être rien... et pourtant son héritage est partout. Car il a bâti, de ses mains, le deuxième plus grand groupe de casinos en France, juste derrière le groupe Barrière.
En arrivant dans le nord, il a une idée folle : il monte une piste de karting au “Touquet-Paris Plage”. Succès immédiat… les gamins en redemandent, et des familles entières vont y passer des journées entières, des années durant.
Comme sur des roulettes
Mais Isidore a de l’ambition. Il voit les choses en grand. Et quand en 1973, il apprend que le casino de Saint-Amand-les-Eaux, dans le Nord, va mal. Il saute sur l’occasion et le rachète avec ses frères et sœurs pour un franc symbolique. C’est vraiment pas cher, mais ça vaut à peine plus. Et ce casino en fin de course, ils vont le transformer. Fini l’établissement guindé et un peu passé, où s’encanaillent quelques notables en cravate. Les Partouche ouvrent les portes. Ils installent des machines à sous dès qu’ils en ont le droit. Ils font venir les familles et le casino devient populaire. Résultat : aujourd’hui encore, c’est le 4ᵉ plus gros casino de France.
Et ils ne s’arrêtent pas là. Ils enchaînent. Le Touquet en 1976. Forges-les-Eaux, Dieppe, Calais. Puis Vichy, Juan-les-Pins, Aix-en-Provence, La Ciotat, Palavas-les-Flots. Une expansion éclair.
Premier de cordée
Mais ce qui rend Isidore Partouche unique, ce n’est pas seulement son nombre de casinos. C’est sa vision. C’est le premier à avoir fait entrer les machines à sous dans ses établissements. Le premier à introduire le poker avec de vrais tournois. Le premier à introduire son groupe en Bourse. Et le premier à créer le concept de “Pasino” : un mélange de jeux, de restos, de spectacles, d’hôtels. Bref, une mini-ville du loisir.
Aujourd’hui, le groupe Partouche, c’est 44 casinos en Europe, 12 hôtels et 44 restos, pour un chiffre d’affaires de 434 millions d’euros. Et la fortune de la famille dans tout cela ? Elle est estimée à 140 millions d’euros.
Alors oui, Isidore Partouche n’a peut-être jamais gagné au blackjack. Mais il avait trouvé la vraie martingale. Il le disait lui-même : “Le meilleur moyen de gagner au casino, c’est encore d’en acheter un.”
Il avait bien raison.