Le nouveau défi de Didier Tabary, roi de la cosmétique
La 93ème fortune française (avec un patrimoine estimé à 1,3 milliard d'euros), se relance, en reprenant la participation du fonds HLD dans SVR, son nouveau joujou.
La 93ème fortune française (avec un patrimoine estimé à 1,3 milliard d'euros) va-t-il faire à nouveau la culbute? Celui qui, comme le roi Midas de l'antiquité, transforme tout ce qu'il touche en or, s'apprête à faire un gros coup.
Son parcours est assez impressionnant. Après Sup de Co Marseille (devenue Kedge Business School), il devient super-commercial à l'étranger, pour Thomson, puis Chanel avant d'acheter en 2006 Filorga, avec l'aide de Edmond de Rothschild. Le petit laboratoire créé en 1978, a développé des produits de comblement des rides à base d'acide hyaluronique, diffusés aux dermatologues, médecins et chirurgiens esthétiques. Didier Tabary élargit la palette de produits vers le grand public, habille de noir sa gamme de crèmes et de sérums mais veille à conserver sa caution scientifique. Il revendra Filorga en 2019 au groupe Colgate-Palmolive pour 1,5 Md€, soit... 30 fois ses résultats.
Et depuis, il développe tous azimuts son holding KresK Developpement (4,5 Md€ d'actifs). Pas seulement en rachetant les Chandelles, la boite de nuit de sa jeunesse, sur la plage de la Commune de Trebeurden, en Bretagne, pour la transformer en hôtel restaurant. Pas seulement non plus en rachetant 70% de Pâtisserie Christophe Michalak, la société du pâtissier-star... Mais aussi en développant massivement ses autres sociétés. Comme Laboratoire SVR (CA : env 120 M€), une marque de produits cosmétiques acquise en 2014, les parfums Couvent_des_Minimes (2017), la marque de produits capillaires Lazartigue (2018) et Laboratoires FILLMED (CA : env 100 M€), l’ancienne activité médicale de Laboratoires Filorga dédiée à la vente de dispositifs pour les pros.
En dix ans, sous sa houlette, SVR aura multiplié par trois son chiffre d'affaires
Pourquoi en parler aujourd'hui? Parce que Didier Tabary, en bon marin, sera bientôt seul à bord de SVR. Il devrait en effet reprendre, annonce le site l'Informé, la participation de la société d’investissement Groupe HLD, qui l'avait aidé à acquérir ce laboratoire en 2014. Et en dix ans, sous sa houlette, SVR aura multiplié par trois son chiffre d'affaires et sans doute décuplé sa valeur.
Car depuis trente ans, tout ce que touche ce quinqua aux yeux couleur d'Atlantique, se transforme en or. Son secret ? Tout repenser, à commencer par le packaging. Dans une interview à Paris Match, l'an dernier, le Breton expliquait que le beau se vend mieux et précisait : "je repense chaque détail, de la typographie aux photos de pub et au ciblage clientèle." Pour Lazartigue Paris, il a mis six mois à élaborer une nouvelle charte graphique mais a transformé la marque vieillissante en label végan et champion du recyclable.
Sur la terrasse de son nouvel immeuble du 38, Cours Albert Ier (acheté, selon le site CFNEWS IMMO, plus de 80 M€), il va pouvoir apprécier le chemin parcouru et... assister, lui qui adore être les pieds sur l'eau, aux épreuves nautiques des Jeux Olympiques. L'immeuble de 3000 m² donne en effet directement sur les bords de Seine.