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La dégringolade des Galeries Lafayette

Au menu du jour: le décès de Ginette Moulin nous a poussé à nous intéresser à son groupe (qui va TRES mal) + quelques petites actus riches sur L'Oréal, Xavier Niel, et la fiscalité des ultra-riches 🏠
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  • Après Jacquemus, l’Oréal investit dans la parfumerie de luxe coréenne Borntostandout

  • Le milliardaire français Xavier Niel se paye le 114 Grenelle à Paris pour 15 millions d’euros. Cet immeuble de 1200m² s’est donc vendu off market pour 12.500€/m². (Info CFNEWSIMMO)

  • En fin de semaine dernière, l’Assemblée Nationale a adopté la “taxe Zucman”, un impôt plancher sur le patrimoine des ultra-riches. Le projet était porté par les écologistes pour lutter contre l’injustice fiscale, mais il risque d’être torpillé par le Sénat.


La dégringolade des Galeries Lafayette

Ginette Moulin est décédée la semaine dernière à 98 ans. Née en 1927, elle était la dernière personne de la famille à avoir connu le fondateur des Galeries Lafayette, Théophile Bader

Aujourd'hui, le grand magasin est devenu un empire, qui pèse plus de 4 milliards d'euros, avec des participations à droite à gauche. Et il est dirigé par son gendre, Guillaume Houzé et ses deux fils. Nicolas qui gère les Galeries, et Guillaume qui gère l'image.

Et autant vous le dire tout de suite, le groupe n'est pas en si bonne santé que ça…

Le magasin des Galeries Lafayette, Boulevard Haussmann (2 milliards de CA)

Les mauvais choix de la famille

D'abord à cause de diversifications hasardeuses. En 2014, il avait investi 1,5 milliard d'euros pour acheter plus de 11% du groupe de distribution Carrefour. Mais l'action Carrefour a fait moins 50% en dix ans. Pire, la famille Houzé a dû en vendre une partie, 3,5%, pour combler les pertes de ses grands magasins.

Parce qu'entre-temps, il y a eu le Covid, et que les clients étrangers ont disparu, notamment les clients Chinois, qui ne pèsent plus aujourd'hui que 20% de la clientèle, deux fois moins qu'avant. Du coup, le chiffre d'affaires va mal (3,6 milliards d'euros aujourd'hui contre 3,9 en 2019) et les derniers résultats étaient dans le rouge.

Et comme le groupe a besoin de cash. il vend. Le groupe s’est débarrassé de 22 de ses "grands magasins" en régions. Il a aussi vendu le BHV en plein cœur de Paris, il a cédé son épicerie italienne Eataly, 2500 m² à côté du BHV. Le magasin avait été ouvert en fanfare en 2019, mais il n'a jamais réussi à percer et, depuis son ouverture, il aurait engendré, selon nos informations, 25 millions d'euros de pertes

Le groupe est aussi en train de fermer son site de ventes en ligne BazarChic, concurrent de Veepee. Mais avec moins de 2 millions de membres (10 fois moins que Veepee). Le site n’a jamais atteint la taille critique et la famille Houzé a préféré arrêter les frais.

Une succession à assumer

Alors que reste-t-il dans l'escarcelle du groupe ? Les magasins Galeries Lafayette, évidemment. 22 ont été vendus... Mais il en reste 19 en propre, une trentaine en franchise, et parmi eux, l'énorme paquebot du boulevard Haussmann, qui génère à lui seul deux milliards d’euros sur les 3,6 milliards du groupe. Et puis il reste ces actions Carrefour. Les 7,5% détenus par la famille valent 750 millions.

La prochaine étape, c’est peut-être de s’en débarrasser. Une manière de tourner la page Ginette Moulin, car c'est elle qui avait décidé d'investir dans Carrefour, en 2014... En tout les cas, les héritiers devront assumer son héritage et prendre des décisions difficiles.

✍️ Eric Tréguier

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