Hermès VS LVMH: comment le premier fait systématiquement mieux que le second
Deux empires français du luxe, deux familles, mais aussi deux visions qui s’affrontent. Et l’épisode des tarifs douaniers de Trump démontre qu'Hermès est plus agile et rentable que LVMH
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Rien ne va plus à Optimhome (CA : 44 M€), le réseau d’agents immobiliers mandataires détenu, entre autres, par la famille Pinault, cherche depuis deux ans son DG, selon l’Informé. Et ne l’a toujours pas trouvé.
La Romanée-Conti bouchonnée? Les héritiers de Henry-Frédéric Roch, décédé en 2018, cogérant et copropriétaire du prestigieux domaine viticole, se disputent son héritage. Mais en Suisse.
Belle opération pour Jean-Luc Bernard (fortune estimée à 900 millions), le fondateur (majoritaire au capital) du groupe d’ingénierie en technologies Astek (CA : 705 M€), qui reprend la branche santé de Keyrus.
Hermès fabrique français et ca lui réussit mieux que LVMH qui délocalise…
Boutique Hermès située à San Diego
D’un côté, Hermès. Une maison fondée en 1837 par un artisan sellier. Et un nom devenu synonyme d’élégance silencieuse. À sa tête aujourd’hui, Axel Dumas, qui représente la sixième génération. Avec les autres familles actionnaires, il contrôle 66% du capital, pour une fortune estimée de 177 milliards d'euros. La ligne directrice de la famille est simple : l’avenir du luxe passe par la main de l’artisan… et par la France.
Alors Hermès construit : en avril 2025, la marque a annoncé l’ouverture de sa 27ème maroquinerie, à Colombelles en Normandie, avec 260 nouveaux emplois à la clé. Avant, il y avait eu Riom, L’Isle d’Espagnac, Charleville-Mézières et beaucoup d’autres. Depuis 2010, on compte d’ailleurs treize créations de maroquineries (toutes en France), et zéro délocalisation.
Pourquoi ? Parce qu’un sac Birkin ne se produit pas à la chaîne. Il se façonne par un artisan qui a été formé pendant au moins six mois. Hermès, c’est une multinationale de l’artisanat, comme le dit Axel Dumas. Un luxe lent, presque à contretemps, même si le groupe fait quand même 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
LVMH regarde vers les Etats-Unis 🦅
Avec LVMH, on entre dans une autre dimension. Le titan du luxe a réalisé un chiffre d’affaires de 85 milliards en 2024. A la tête de l’empire : Bernard Arnault, l’homme le plus riche d’Europe, qui en contrôle 49% et qui est crédité d’une fortune de presque 190 milliards d’euros. C’est un conglomérat tentaculaire : 75 maisons dont Vuitton, Dior, Moët, Tiffany, etc.
Mais Arnault, lui, regarde vers l’Amérique... Trump revient ? Les droits de douane flambent ? Pas grave : LVMH annonce vouloir ouvrir davantage d’ateliers aux États-Unis.
Il en a déjà trois là-bas, comme à San Antonio, où il fabrique des sacs Louis Vuitton… et notamment les modèles Neverfull et Keepall. Avec le retour de Donald Trump sur le devant de la scène, Bernard Arnault a annoncé la couleur : si Bruxelles ne négocie pas mieux, il délocalisera encore plus.
Hermès, de son côté, maintient sa stratégie du Made in France. Le groupe compense les droits de douane américains par... une hausse de prix.
Deux logiques. Deux philosophies. Hermès choisit la densité locale, la réindustrialisation, le geste français. LVMH parie sur la flexibilité, l’adaptation rapide, la puissance globale.
Les marchés, eux, observent et constatent :
Hermès a vu son chiffre d’affaires croitre de 8,5% au premier trimestre 2025 et a annoncé 4,6 milliards de bénéfices en 2024, en hausse de 6,8%. Croissance maîtrisée, stratégie lisible et rareté cultivée.
Pendant ce temps, le géant LVMH, lui, tousse. Son chiffre d’affaires a baissé de 3% au premier trimestre, à cause du recul de son segment clé, la mode et la maroquinerie. C’est la première fois que ça arrive depuis 2007. Quant à son bénéfice net 2024, il a lui aussi reculé, mais de 17%, à 12,5 milliards d'euros.
La Bourse, elle, a fait son choix : le petit Hermès est passé, pendant quelques heures, devant LVMH en capitalisation. Un beau symbole pour la maison de la rue du Faubourg Saint-Honoré. Et qui montre qu'elle réussit là où la multinationale tentaculaire LVMH trébuche.
Henry-Frédéric Roch, décédé en 2029...