Goyard, la marque qui rend fou Bernard Arnault
Au menu du jour: un point sur Goyard, le plus vieux malletier du monde... entre les ambitions de la famille propriétaire, les Signoles, et celles de Bernard Arnault. + quelques petites actus riches 🏠
Le nigérian Aliko Dangote est devenu l’homme le plus riche d’Afrique, avec une fortune estimée à 23,8 milliards de dollars, qui a doublé en un an. Le tout en construisant la plus grosse raffinerie du continent (500 000 baril/jour) au terme de 11 années de travaux et d’embuches administratives…
En un an, la fortune des Walton, les héritiers du fondateur de Walmart, a augmenté de 40 milliards de dollars. C’est la plus forte progression de tous les milliardaires américains. Ils pèsent désormais 370 milliards de dollars, devant Mark Zuckerberg (240 milliards), mais derrière Elon Musk (400 milliards)
Le “Palais Vivienne“ (500 mètres carrés) du très controversé Pierre-Jean Chalençon de nouveau mis aux enchères, selon le site CFNewsImmo.
Goyard, la marque qui rend fou Bernard Arnault
Goyard, le plus élégant malletier de France, appartient à un certain Jean-Michel Signoles. Celui-ci ne voulait pas jusqu'ici s'en séparer mais ca pourrait changer...
Jean-Michel Signoles est un homme d'inspiration. A 17 ans, dans les années soixante, il crée, dans sa ville natale de Carcassonne, sa marque de jeans. Chipie deviendra rapidement un gros importateur des USA puis s'étendra à l'horlogerie et aux chaussures. Mais en 1974, chez un brocanteur, une malle attire soudain l'attention de Jean-Michel Signoles. Le créateur s'émerveille de sa robustesse et de son élégance et s'intéresse alors à son fabricant : Goyard. Il découvre ensuite le magasin du 233, rue Saint-Honoré. Il en ressort conquis et prêt à racheter cette belle endormie. Mais il devra patienter jusqu'en 1998, pour finalement convaincre la famille fondatrice de lui vendre l’entreprise.
Le magasin Goyard, Rue Saint-Honoré à Paris
Et en quelques années, il réveille la marque, recrée des ateliers de fabrication, ouvre des boutiques et met la main sur son principal façonnier, Algo. Côté marketing, l'homme apprend vite les codes du luxe. Et de l'exclusivité. Goyard dispose d'une gamme de 700 articles, il étend les couleurs, mais reste discret et exclusif. Devenir client reste un privilège : les articles sont vendus au compte-gouttes, à une clientèle qui doit être répertoriée. Les Américains et les Chinois sont servis chichement. Tout le contraire de son rival, le malletier Louis Vuitton, du groupe LVMH...
Et puisqu'on parle de Bernard Arnault, autant le dire tout de suite : la première fortune de France, l'homme aux 75 marques de luxe, a mis sur sa liste de courses le malletier Goyard. La valeur de la marque a spectaculairement augmenté ces dernières années. Alors qu'elle ne fait que 200 millions d'euros de chiffre d'affaires, elle pourrait valoir six fois plus en cas de revente... Il faut dire que son pédigrée est impressionnant et doit faire rêver Bernard Arnault, car c'est - au grand dam de Louis Vuitton - le plus vieux malletier au monde...
Une maison vieille de deux siècles
La maison a en effet été fondée en 1792 sous le nom de Maison Martin, et elle est rapidement devenue fournisseur officiel de SAR Marie-Caroline de Bourbon, princesse des Deux-Siciles, duchesse de Berry. Un demi-siècle plus tard, en 1853, François Goyard en prend le contrôle et lui donne son nom. Son fils, Edmond, dessine le motif emblématique des chevrons de la "Goyardine", inspirés du Y du nom Goyard. Il ornera désormais les bagages et les sacs de la marque. La liste des clients de Goyard fait rêver : Pablo Picasso, le duc de Windsor, Estée Lauder, Coco Chanel, Cristobal Balenciaga, Karl Lagerfeld et les Rockefeller. Et les malles Goyard originales du XIXe et du début du XXe siècle atteignent des sommes incroyables lors des ventes aux enchères. Le record actuel pour une seule grande malle est de 19.791$, vendue chez Artcurial en 2009.
Ça chauffe dans la villa 😨
Depuis quelques années, la dissension s'est introduite dans le groupe. Jean-Michel Signoles siège au conseil d'administration à côté de ses quatre fils. Deux d'entre eux, Rémi et Édouard, travaillent pour Goyard, mais la fratrie est loin d'être unie. Il faut dire que la marque est à un tournant. Elle veut racheter ses divers fournisseurs et les intégrer dans la chaîne de production de ses sacs et de ses malles, pour sanctuariser leurs savoir-faire et éviter qu'ils ne soient "piqués" par la concurrence (suivez mon regard). Il y a deux ans, Jean-Michel Signoles a mis fin au système d'actions préférentielles qui verrouillait le capital du groupe et deux de ses fils s'étaient opposés à cette décision. Cette fois-ci, nouveau bras de fer… Selon le site Glitz, Jean-Michel Signoles a mis en place une holding pour chapeauter son petit empire, ce qui ravive les critiques de certains enfants.
Comment se sortir de ce blocage ?
L'alternative, c'est une vente du groupe. Un chèque de plus d'un milliard d'euros n'est pas vraiment un constat d'échec. Surtout quand on a, comme Jean-Michel Signoles, 76 ans. Mais le PDG n'est pas encore prêt. A moins qu'il ne fasse monter les enchères du côté de... qui vous savez !
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