Emmanuel Perrotin, le galeriste qui la joue startupeur
Le galéristes, classé parmi les 10 plus influents au monde, a fait entrer le fonds Colony dans son groupe (CA : env. 140 M€), ce qui le valoriserait plus d'une centaine de millions d'euros...
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Fabien Derville, ex-patron de Décathlon, va diriger Auchan, principal actif de la famille Mulliez (Fortune : 28 Md€). Barthélémy Guislain, président de l'AFM, la holding familiale, était favori mais… cela aurait pu conduire à la reconnaissance du statut de "groupe", que craint la famille et que réclament les salariés.
Début 2025, Vinted est devenu le N°1 français de la distribution de vêtements, devant Amazon, Shein et Kiabi selon l’IFM. Le site lituanien créé par Milda Mitkute et Justas Janauskas (toujours au capital), a été valorisé 5 Md€ en 2024.
Le milliardaire chyprio-britannique Sir Stelios Haji-Ioannou vend ses 17% de Easyhotels (4900 chambres en Europe) à Icamap et Ivanhoé Cambridge qui en détenaient déjà 79%, sur une valorisation de 242 M€ selon CFNEWSIMMO.
L’entrée d’un fonds dans une galerie d’art, une première!
Emmanuel Perrotin, un des dix plus influents galéristes au monde, exposera à Paris les travaux de Matthew Ronay (Thirteen Forms) à partir du 5 juin prochain.
Il est né à Montreuil en mai 68. Il a quitté l'école à 17 ans, il n'a ni brevet ni bac. Et pourtant, Emmanuel Perrotin est devenu l’un des dix galeristes les plus reconnus au monde. Un autodidacte qui, à 21 ans, crée sa propre galerie et qui aujourd’hui, en dirige douze à travers le monde, à Paris, à Tokyo, à Dubaï, à Los Angeles... Il représente plus de 100 artistes, de Takashi Murakami à Sophie Calle en passant par Jean-Michel Othoniel.
Au total, la Galerie Perrotin compte une douzaine d’adresses dans les plus grandes villes du monde.
Mais cette année, il a passé un cap dans le monde plutôt feutré de l’art contemporain : il a fait entrer un fonds d’investissement à son capital. Le fonds s'appelle Colony, et il investit plus généralement dans l’immobilier ou les data centers. Après deux ans de négociations, le fonds a pris 51 % de la galerie Emmanuel Perrotin. Sur la base d’une valorisation d’au moins 100 millions d’euros selon les banquiers qui l’ont accompagné dans cette (longue) négociation. C’est une première dans l’histoire des galeries françaises. Et une exception dans le monde des galeries européennes.
“Femmes”, l’exposition (collective et gratuite) organisée par Pharrell Williams à la galerie Perrotin en mars et en avril dernier autour des œuvres de 40 artistes d'origine africaine
Bâtir la galerie du XXIème siècle
Pourquoi ce virage ? Perrotin le dit lui-même : il a toujours avancé "au doigt mouillé". Aujourd’hui, il veut s’entourer de professionnels de la gestion pour bâtir la galerie du XXIe siècle. Structurer l’entreprise, professionnaliser la gouvernance, mais aussi étendre encore son réseau. Des ouvertures sont prévues à Zurich, à Londres et à Istanbul.
Alors bien sûr, certains y voient une décision visionnaire. D'autres y voient une trahison du modèle de la galerie et même de l'art tout entier. Mais Perrotin assume : pour lui, il ne s’agit pas de perdre son âme, mais de renforcer sa liberté créative et d'avancer.
La galerie Perrotin, à Paris, dans le Marais.
Emmanuel Perrotin est le premier en France à avoir ouvert le capital de sa galerie. Il est aussi le premier à avoir créé un logiciel pour gérer toutes ses galeries et contrôler en temps réel ses ventes et ses stocks d’œuvres. Et il est surtout le premier galeriste français - et ça n’a pas échappé à Colony - à voir son chiffre d’affaires dépasser les 140 millions d’euros!