Comment Ginestet (Gifi) va vendre son groupe... sans trop s'appauvrir.
Les groupe de 700 magasins GIFI ("des idées de génie"), qui va mal, a été mis en vente. Mais son fondateur a conservé pour lui quelques actifs très précieux...
L'enseigne, vous la connaissez, c'est Gifi (“des idées de génie” dit la pub). Et à l'approche de Noel, les rayons sont généralement pleins et les magasins débordent de clients. Car le secret de cette chaine de près de 700 magasins et 6500 salariés, c'est ca : ce qu'on appelle le “petit bazar”, des articles de décoration d'arts de la table et des petits meubles. Pas cher. Bref, des trucs et des machins à moins de 10 euros à s'offrir ou à offrir à ses proches.
Philippe Ginestet devant un magasin en Dordogne
Mais depuis quelques mois, les rayons sont à moitié vides, les clients rares et les fournisseurs sont payés au lance-pierre : c’est la cata. Le chiffre d'affaires qui était de 1,3 milliard d'euros l'an dernier, va plonger, cette année et le réseau est à vendre. On dit d'ailleurs que la marque intéresse Lidl, Carrefour et un réseau comme Stokomani, qui appartient à une autre fortune, Moez-Alexandre Zouari, présent aussi dans Picard et Franprix.
Moez-Alexandre Zouari, déjà propriétaire de plusieurs enseignes, serait intéressé
Tout ca à cause d'un simple Bug, d'une banale erreur informatique. Tout a commencé l'an dernier avec la mise en place d'un nouveau logiciel de pilotage, constitué de plusieurs autres logiciels qui auraient du fonctionner ensemble. Seulement voilà, dès sa mise en route, tout est parti de travers. Le détail des ventes n'a plus été transmis au siège et les magasins n'ont plus pu être réapprovisionnés. C'est le coup de trop pour une enseigne qui en 40 ans, était devenue connue de tous les Français. Gifi avait fait parler d'elle en rachetant en 2017 une partie du réseau des célèbres magasins Tati.
Ce qui arrive à Gifi est d'autant plus étonnant que le marché du petit bazar, avec ses articles d'art de la table, de petite décoration et autres gadgets, est en excellente santé. Selon l'institut d'études Kantar, au moins un français sur trois est passé cette année dans l’une des 46 enseignes du secteur.
Mais revenons à Philippe Ginestet, 70 ans, bon pied bon oeil, mais un peu moins fringant depuis quelques mois coté fortune. L’évaluation de son patrimoine devrait plonger et passer d'un milliard d'euros l'an dernier, à moitié moins à la fin de l'année, si la situation actuelle se confirme.
Philippe Ginestet s’est aussi payé un château, qu’il a fait repeindre… à son gout
Mais Philippe Ginestet est un petit malin. Certes, il doit vendre (brader serait plus vrai) son enseigne et son activité. Mais il conserve les magasins, je veux parler des murs de ses magasins. Et cette manne immobilière, même s’il s’agit de constructions basiques, ca vaut quand même un beau paquet d'argent : on parle d'au moins 200 millions d'euros. A ajouter, donc, aux 300 millions d'euros (ce sont les montants qui sont évoqués) qu'il peut espérer tirer de la vente de son enseigne.
Les salariés pleurent, les banquiers grognent, les fournisseurs s’enfuient, mais Philippe Ginestet n'aura pas tout perdu dans l'affaire...