Comment devenir (presque) milliardaire en vendant des T-shirts imprimés...
A LaMinuteRiches, on vous montre (aussi) qu’on peut faire fortune avec… n’importe quoi. Aujourd’hui : le T-shirt Corporate, floqué "Séminaire 2023". Oui, celui qui dort dans votre placard!
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La fortune de la famille de Bernard Hayot n’est estimée que 300 M€. Pourtant son groupe GBH, qui lui appartient à 100% et avait été pris pour cible lors des émeutes en Martinique, réalise 5 Md€ de CA avec une très belle rentabilité…
Joel Séché (Fortune est. 550 M€), actionnaire avec sa famille de 69% du capital de Séché environnement, n°3 français des déchets (CA : 1,1 milliard), est en train de racheter le mayennais Flamme (CA : env. 100 M€) pour presque 300 M€.
Taylor Swift, la chanteuse la plus riche du monde (Fortune est. 1,6 Md$) vient de racheter les droits de ses 6 premiers albums. Un livre sur sa méthode vient même de paraître : “The Strategic Genius of Taylor Swift” par Kevin Evers. Inspirant? Sans doute. imitable? Pas forcément…
Comment devenir (presque) milliardaire en vendant des T-shirts imprimés...
Et ce T-shirt corporate siglé “Séminaire 2023”, devinez d’où il vient ? Et oui, de là-bas… Avec une signature carbone colossale. Ce qui explique, peut-être, pourquoi vous ne le jetez pas, même si vous n’osez plus le porter!
C’est l’histoire d’un homme qui a transformé le logo d’entreprise en machine à cash. C’est l’histoire d’Alain Milgrom. Un homme, un polo, une vision. On est en 1991, alors que le Sentier bruisse encore des machines à coudre et des marges serrées, lui crée Sol’s. Une boîte qui vend des vêtements personnalisés pour les entreprises. Traduction ? Des goodies. Des trucs qu’on vous distribue en salon pro entre deux cafés tièdes. Le genre de textile qu’on ne porte jamais volontairement... mais qu’on ne jette pas non plus, par culpabilité environnementale.
Avec la vente de sa société estimée plus de 800 millions d’euros, Alain Milgrom peut afficher un franc sourire… Surtout que ce succès se double de celui de sa femme, Judith Milgrom, fondatrice de la marque de confection à succès Maje.
La boutique est devenue un empire
Allez, on revient à aujourd’hui. Et en trente ans, Sol’s est devenu Solo Group. Et là, on n’est plus dans la petite boutique du coin de la rue : on parle d’un géant européen du T-shirt customisé, avec 470 millions d’euros de chiffre d’affaires, 105 millions d’Ebitda (l’équivalent de notre résultat d’exploitation), 20 000 clients, et 40 millions de produits en stock, prêts à être imprimés, envoyés, portés (ou pas), en 24 à 48h.
Sa spécialité ? Être rapide, très rapide. Une usine en Pologne de 41 000 m², des flux logistiques millimétrés et une capacité à imprimer à peu près tout, sauf votre thèse de doctorat. Du BtoB pur jus. Ce qui compte, ce n’est pas votre style, mais un beau logo “corpo” en quadri et une livraison rapido
Ah! Ces vêtements qu’on ne porte souvent qu’un ou deux jours, le temps d’un séminaire, mais qu’on accumule ensuite avec les autres dans les placards, avec les T-shirts des précédents événements corporate accompagnés de leurs inévitables “goodies”
Passage en caisse
Fin 2024, selon notre confrère l’Informé, Alain Milgrom met son groupe en vente. Il y a quelques jours, il passe à la caisse et vend sa pépite au fonds américain Platinum Equity. Le chèque? Plus de 800 millions d’euros assure le site CFNEWS. Oui, on est un poil en dessous du milliard. Mais ce sera suffisant pour s’acheter quelques polos… de marque cette fois (et sans flocage, s’il vous plait!). On ne peut pourtant pas dire que les Milgrom étaient dans le besoin : sa femme, Judith Milgrom a fondé en 1998 et continue de diriger la marque de confection Maje, qui compte plus de 500 boutiques dans le monde et qui est valorisée plusieurs centaines de millions d’euros…
Family business
Famille à succès : Alain Milgrom fonde Solo en 1991, sa femme, Judith, fonde Maje en 1998, au moment où sa sœur, Evelyne Chetrite, fonde la marque Sandro…
Dans l’ombre, d’autres fonds comme Bain Capital ou BC Partners ont tenté leur chance avec Solo. Ca a été un peu la compet’ pour savoir qui allait mettre la main sur ce roi du textile corporate. Platinum l’a emporté. Grâce à un gros chèque et à un LBO bien ficelé : de la dette, un peu de management qui reste au capital, et hop, on relance la machine à floquer. Le tandem de direction, Audélia Krief et Stephen Gibson, reste aux commandes, avec quelques actions en poche. Leur feuille de route ? Conquérir plus de pays, absorber plus de concurrents et peut-être un jour, accompagner Elon Musk sur Mars pour floquer une nouvelle planète.
La morale de l’histoire ? Vous ne porterez peut-être jamais le T-shirt que vous avez reçu lors du séminaire de l’an dernier. Mais quelqu’un a fait des millions avec... Parfois, dans les plis d’un tote-bag publicitaire, se cache un jackpot.