Comment Bolloré s'enrichit grâce à ses déboires boursiers...
Bolloré, c'est le roi des raids boursiers. Et cette fois, il rachète des actions de son groupe, profitant de sa déconfiture boursière pour se remplir le portefeuille à moindres frais. Bien joué, non ?
C'est le roi de l'embrouille. Le financier Vincent_Bolloré (14ème fortune française avec 11,1 milliards d’euros de patrimoine estimé) est "raid dingue" des coups boursiers : raid sur Bouygues en 1997; sur Pathé (1998); Vallourec (2002) ; Aegis en 2005; Havas (2005); Vivendi (2012-14)… Aujourd'hui, il nous fait le “coup” de s'enrichir grâce… aux déboires boursiers d'une filiale de son groupe, qui a connu un été meurtrier. La cote de Universal Music Group a dévissé d'un quart en quelques semaines, après la publication de résultats semestriels jugés décevants. Le chiffre d'affaires est en léger recul (-3,9%) et les revenus d'abonnement, pourtant en hausse de 6,9%, sont inférieurs aux attentes.
Vincent Bolloré, cet été, sur la terrase du siège de Vivendi, à Paris, lors de la remise du prix Breizh, parrainé par le groupe Bolloré.
Petite faiblesse
Ni une, ni deux, notre Vincent a aussi pris son téléphone et acheté pour 9,2 millions d'actions Universal Music group à 21,4 euros. Grâce à cette opération, note la Lettre de l’Expansion, il s'est renforcé dans le capital de cette filiale cotée. Il contrôle directement 18,5% d'UMG, et 9,94% par le biais de sa filiale Vivendi soit 520 millions de titres. L'opération lui permet de passer de 27 à 28,5% du capital du groupe coté à Amsterdam. Bénéfice immédiat de l'opération : une vingtaine de millions d'euros, la différence entre ce qu'il aurait payé avant ou après l'opération.
Les Riches aiment ça
C’est fou ce que les Riches aiment ce genre d'opérations. Depuis que le cours de son groupe s’enfonce, Bernard Arnault fait exactement la même chose. Il s'est renforcé dans LVMH, à la faveur de la dégringolade du cours du titre de son groupe (-30% en un an). En pleine torpeur estivale, "Bernie" a acquis pour environ 50 millions d’euros d’actions LVMH. On appelle cela, en éléments de langage LVMH, "une preuve de confiance dans l'entreprise dans un contexte économique incertain". En langage normal, cela donne : "il a fait une belle petite opération, en se renforçant à moindre frais dans son groupe". Le milliardaire (N°1 des Fortunes française, avec 190 milliards d’euros de patrimoine estimé) a ainsi acheté, en octobre de l'an dernier, des actions pour 376 millions d'euros. En mars, il a récidivé pour 165 millions d'euros... avant de recraquer cet été pour un petite cinquantaine de millions. C’était trop tentant, sans doute…