Chouette, un nouveau milliardaire, Jacquemus !
La valeur de Jacquemus ? Autour du milliard. Ce qui ferait du créateur l’un des plus jeunes milliardaires du pays, au 120ème rang des fortunes françaises
Le 23 dernier, la toute-puissante patronne de « Vogue », Anna Wintour illustrait son influence en organisant un défilé « spectacle » dans Paris. Les 800 invités découvraient les dernières créations de Chanel, Hermès, des marques LVMH (Christian Dior Couture, Louis Vuitton, Givenchy et Berluti) et Kering (Saint Laurent et Balenciaga) mais aussi de créateurs plus petits comme Marie Serre, Balmain, Lanvin, Lacoste, paco rabanne, Jean Paul Gaultier et... Jacquemus.
Le fondateur de cette marque, Simon Porte Jacquemus, connait bien la papesse américaine de la mode : c'est elle qui l'a décoré chevalier des Arts et des Lettres. La griffe, quinze ans après sa création, appartient toujours à son fondateur de 35 ans, autodidacte, qui avait racheté, en 2022, les 10% du capital que détenait l'espagnol Puig. Il a d'ailleurs fêté ce quinzième anniversaire par un défilé événement, le 10 juin dernier, à la villa Malaparte de Capri, en Italie.
Le secret de son succès
Il est simple : des collections minimalistes et des prix (presque) mesurés, doublé d'une stratégie éprouvée sur les réseaux sociaux et de défilés inventifs, dans Paris, en Provence ou en Camargue. Avec un produit star, le mini-sac Le Chiquito: 550 € min. pour quelques cm² de cuir. Les stars adorent : Julia Roberts et Kylie Jenner ont fait le détour jusqu'à son village de Saint-Paul-de-Vence, juste pour le rencontrer.
Mais côté finances, des questions
La marque « devrait atteindre un chiffre d'affaires de 280 millions d'euros en 2023 », estimait en janvier Yann Kretz, chez Roland Berger, dans Les Echos. De fait, la croissance est phénoménale et Jacquemus est passé de 60 à plus de 300 salariés, et de 100 M€ de chiffre d'affaires en 2021, elle ambitionne les 500 M€ en 2025. Mais la marque connait aussi des problèmes liés à cette croissance. Notamment sa distribution. Alors que les marques de luxe investissent massivement dans l'immobilier, la griffe a choisi un modèle "asset-Light", qui a atteint ses limites.
Elle va devoir investir et aller au-delà de son unique boutique de l'avenue Montaigne à Paris (une autre est programmée à Londres et à plus long terme aux Etats-Unis et au Moyen-Orient). Cette stratégie crée des remous en interne : en décembre dernier, le tout juste promu PDG, Bastien Daguzan, 39 ans, a quitté l'entreprise. Melissa Ait-Ouakli, une transfuge de LVMH, est venue renforcer l'équipe commerciale, mais cela ne suffit pas à structurer le groupe, qui a besoin d'un manager.
C'est pour cela que le fondateur, largement courtisé par les grands groupes du secteur, est sensible depuis quelques mois aux approches de plusieurs fonds d'investissement, qui s'intéressent à la marque. Sa valeur? Autour du milliard. Ce qui ferait de SPJ l’un des plus jeunes milliardaires du pays, au 120ème rang des fortunes françaises.