Cette pépite industrielle française (aidée par l'Etat pendant le covid) va-t-elle être vendue à un indien ?
Au menu: En plein réarmement annoncé par Macron, Figeac Aero, une pépite industrielle française (qui a bien profité des aides de l'Etat pendant le Covid) va-t-elle être vendue à un groupe indien ?
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En plein réarmement, cette pépite industrielle française (bien aidée par l’Etat pendant le Covid) va-t-elle être vendue à un indien ?
On vous parle aujourd’hui d’une vraie bizarrerie industrielle : en pleine annonce de réarmement d’Emmanuel Macron, en plein lancement d’un plan européen de défense à 800 milliards d’euros, une PME stratégique française serait en train de se vendre à un Indien. Presque sans faire de bruit.
La boite s’appelle Figeac Aéro. Et tout est bizarre dans cette transaction.
Les grands patrons aussi veulent partir à la retraite
D’abord le motif… Oui, pourquoi la boîte est mise en vente, d’après vous ? Parce que son patron fondateur, Jean-Claude Maillard, qui a 68 ans, en a marre et comme il n’a pas d’enfants intéressés par la reprise de sa boîte, eh bien, il prend sa retraite ! Et à la mi-mars, il a confirmé qu’il était en train de discuter de la vente de sa société.
Or Figeac Aero, ce n’est pas rien. C’est un fabricant de pièces civiles et militaires pour plusieurs constructeurs et notamment Airbus, son plus gros client, mais aussi Boeing ou dans le militaire Nexter, Safran et Dassault pour son Rafale. Il a été créé en 1989 dans le Lot et il fait travailler aujourd'hui 3000 salariés. Sa situation est florissante avec un chiffre d'affaires 2024 de près 400 millions d'euros et une prévision à 600 millions pour 2028.
Le groupe cherche depuis plusieurs mois à se vendre
Il se serait rapproché de l’Indien Mahindra. Mais il a vite démenti devant le tollé que cela a soulevé.
Car oui, ça pose d’abord un problème de souveraineté. Mais pas que. Il faut savoir que, pendant le Covid, tout le secteur aéronautique (qui était quasiment à l’arrêt) a bien profité de l’argent public. Et Figeac Aero, qui était alors en difficulté, a été sauvé par une recapitalisation de 58 millions d'euros.
Cette recapitalisation a été menée par un fonds, Tikehau Capital, qui a puisé pour cela dans les centaines de millions d’euros qui avaient été mis à disposition par le fonds public-privé Aéro Partenaires, alimenté par les grands groupes industriels et par… l’Etat à travers la BPI. La dette d’Aero Figeac a aussi été rééchelonnée jusqu'en 2028, encore grâce à l’intervention de l’Etat.
Usine Figeac Aero
Et aujourd’hui, la famille Maillard veut, sur la pointe des pieds, passer à la caisse. Elle, qui a 54% du capital, et le fonds Tikehau, qui a 27% du capital, devraient d’ailleurs faire une belle plus-value puisque le groupe pourrait valoir 450 millions d’euros, deux fois et demi plus qu’il y a 5 ans.
Mais la question qu’on se pose, c’est… est-ce que ce n’est pas au détriment 1) des intérêts de la France, et 2) des contribuables français ?
Comme le disait, en son temps, l’économiste Frédéric Bastiat: "Il n'y a que deux façons de s'enrichir : au détriment du public ou au détriment de l'État." La famille Maillard, dont la fortune pourrait être estimée à 230 millions d’euros, est peut-être en train de faire les deux.
Mais n'y a t-il pas de lois pour empêcher la vente d'entreprises sensibles à des acteurs étrangers? ce n'est pas seulement immoral mais c'est surtout incompréhensible en ces temps de soi disant guerres prochaines.