Anthony Bourbon, entrepreneur surcoté… ou non ?
Au cours d’une interview dans le podcast Silicon Carne, Jean de La Rochebrochard, le VC le plus médiatisé de France avec Kima Ventures, qualifiait Anthony Bourbon d’“un peu surcoté”.
On est donc allé regarder les chiffres de l’entrepreneur pour voir si son impact médiatique est à la hauteur de sa fortune.
C’est la personnalité la plus clivante de “Qui veut être mon associé ?” Avec son tempérament très cash et son rapport décomplexé à l'argent, Anthony Bourbon, c’est le symbole de la réussite et de la revanche sur sa vie tumultueuse. L’entrepreneur a connu la rue à 16 ans et a longtemps enchaîné les échecs, avant de trouver la bonne formule.
La bonne formule, c’est Feed, une startup qui commercialise des substituts de repas sous forme de poudres à diluer ou de barres. La société a réussi à attirer quelques grands noms dans son capital. Au départ, il a levé 500.000 euros auprès de business angels. Il a ensuite obtenu 3 millions d'euros, puis 15 millions d'euros auprès de deux fonds d'investissement, avant de recevoir à nouveau 15 millions d'euros de la part de Pepsi. La marque américaine a reçu en contrepartie 5% du capital. Cela donne une valorisation théorique de 200 millions pour Feed. Théorique parce que le business plan ne s’est pas tout à fait déroulé comme c’était prévu.
La société, qui réalisait 3 millions d’euros de chiffre d’affaires à son premier exercice, a rapidement dépassé les 20 millions d'euros, jusqu’à l’arrivée du Covid et des confinements. A ce moment-là, les Français ont redécouvert la cuisine, ce qui a mis un coup de frein au développement des substituts de repas. Et la valorisation de la société, dont Anthony Bourbon a toujours une part importante, est passée de 200 millions à une centaine aujourd’hui.
Anthony Bourbon en détient toujours une part importante, et il est aussi actionnaire à titre personnel d’une quarantaine de startups. Ce qui situerait sa fortune aux environs des 40-60 millions d’euros.
La seule inconnue, c’est Blast Club, un club privé d'investissement d'un nouveau genre, qui revendique 8000 membres actifs, 120 millions d’euros levés en deux ans, ainsi que 13 millions d’euros d’EBITDA sur 20 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 2024. Ces chiffres, récemment dévoilés, pourraient valoriser la société à 100 millions d’euros. Si on ignore la participation exacte d’Anthony Bourbon, c’est théoriquement, aux alentours de 40 millions qui pourraient s’ajouter aux chiffres précédemment évoqués. Le seul problème, c’est que la société ne publie pas ses comptes…
Mais son influence médiatique lui permet donc, via ce club, de décupler sa force d’investissement. Comme l’expliquait
dans sa newsletter , Anthony Bourbon, dans “Qui veut être mon associé ?”, a pu proposer d’investir dans des startups qu’il a, au moins en partie, financées via Blast.On est aussi allé voir au Tribunal de Commerce quelle était l’activité d’Anthony Bourbon. On peut dire qu’elle est intense. En quelques années, il a créé une cinquantaine de structures, qui sont gérées en direct par lui, ou à travers sa holding personnelle, qui s’appelle - bien sûr - AB Participations. Ce n’est pas qu’une simple coquille vide : elle possède plus de 15 millions d’euros de fonds propres…
Anthony Bourbon, surcoté ou visionnaire ? Une chose est sûre : il ne laisse personne indifférent. Son parcours, entre résilience et audace, force le respect, et ses chiffres donnent le tournis. Reste à voir si Blast Club confirmera son potentiel… Passionnante analyse ! 👏🔥